Choc, incompréhension, émotion : c’est peu dire que cette journée restera longtemps dans la mémoire des habitants de Los Angeles. Don Diego de la Vega a en effet révélé devant un parterre de journalistes abasourdis qu’il était Zorro, le célèbre justicier masqué.
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Don Alejandro : «Mon fils dit n’importe quoi»
Le cheveu parfaitement gominé, la moustache délicatement ciselée, une allure générale de gendre idéal un peu niais : c’est un Don Diego égal à lui-même qui a tenu conférence de presse ce matin dans l’hacienda familiale. A la fin de son annonce, les journalistes ont d’abord cru à une plaisanterie. Don Diego ? Zorro ? Allons ! Comment Don Diego, ce grand dadais précieux et mou comme un caramel , toujours tiré à quatre épingles et si possible en rose, comment pourrait-il être ce héros si athlétique, si charismatique, si charmeur ? Comment celui dont le propre père, Don Alejandro, craignait il y a encore peu qu’il « préfère les garçons » pourrait-il être cet intrépide redresseur de torts devant lequel toutes les femmes se pâment ?
Méconnaissable avec son masque
Légèrement agacé par le doute manifesté par nos confrères, Don Diego les a alors conduits dans sa « Z cave », dévoilant une impressionnante collection de capes, chapeaux, chemises, pantalons et bottes noirs et surtout un splendide étalon noir qu’il a fièrement présenté comme étant le célèbre Tornado. Une « preuve » une fois encore accueillie fraîchement par les journalistes. Après tout, Don Diego étant un jeune homme riche et désœuvré, « il aurait très bien pu se construire ce faux repaire et, honnêtement, moi je suis incapable de différencier deux chevaux noirs » a très justement fait remarquer un journaliste du Washington Post, déclenchant des hochements de têtes approbateurs chez ses camarades.
« J’ai toujours cru que c’était Antonio Banderas » a confié la mère de Don Diego, qui s’est avouée déçue de la révélation de son fils.
Levant les yeux au ciel, visiblement irrité, Don Diego a alors entrepris d’enfiler un masque noir. Les plus sceptiques ont alors dû se rendre à l’évidence, c’était bien Zorro qui se tenait devant eux, mais « oun Zorro habillé como un maricón » a glissé l’envoyé spécial d’El Diario de Mexico.
« Je le savais » (Sergent Garcia)
Les réactions ne se sont pas faites attendre. Don Alejandro s’est déclaré « sous le choc et très fier », ajoutant que même s’il aimait profondément le fils qu’il pensait connaître, il était quand même « bien content qu’il ne soit finalement pas la petite merde (sic) qui [lui] foutait la honte devant les copains ».
Du côté de la garnison, le sinistre capitaine Monastario, vexé, a promis « une vengeance terrible » annonçant sa volonté de « mettre le feu à la Californie, de saler vos champs, de violer vos femmes et de saigner vos chats ». Un discours finalement assez classique et relativement peu affecté par la nouvelle. Le sergent Garcia a affirmé qu’il était « déjà au courant » mais qu’il avait trop peur de « passer pour un con, encore » en l’annonçant à sa hiérarchie. « Pas si bête finalement, le Garcia » a glissé en clignant de l’œil le sergent avec la bonhommie qu’on lui connaît, avant de s’asseoir à côté de sa chaise. Bernardo n’a pas souhaité s’exprimer.