C’est un instant intense et émouvant comme il en arrive peu souvent à Molsheim (Alsace). Ce matin, aux environs de 11 heures, Lucien Kohlschreiber a trouvé la répartie qu’il cherchait depuis maintenant 28 ans.
« C’est ta face de cocu qui me donne des vertiges ! » a ainsi crié Mr Kohlschreiber à un concombre dans le rayon légumes du Spar. Le visage radieux, il s’est alors tourné vers les clients effrayés : « C’est ça ! C’est ça que j’aurais dû dire ! Ça aurait été franchement bien, ohlala j’imagine sa tête ! ». Il a ensuite crié un petit « Yes ! » en serrant son poing.
France-Espagne dans la soirée
Pour mieux comprendre la scène, il faut remonter au printemps 1984. Alors qu’il se précipitait dans un bar à la rencontre de sa conquête interdite d’alors, la belle Mathilda Wurtz, Mr Kohlschreiber, 22 ans, était tombé nez-a-nez avec le fiancé de Mathilda, le musculeux Marcel Adenauer. Saisi de peur, il était tombé par terre, les jambes flageolantes. Mr Adenauer lui aurait alors lancé « Alors Kohlschy, tu t’es fait dessus ? », déclenchant un rire sonore dans tout le bar. Le pauvre homme n’aurait trouvé qu’à redire : « Toi-même ! » avant de s’enfuir piteusement et d’entamer une longue vie de célibat et de réflexion sur lui-même. Certains de ses amis, contactés par nos soins, ont reconnu que la répartie proférée dans le Spar « était vraiment une répartie cinglante » et que « Adenauer l’avait bien mérité, dommage qu’il soit mort depuis 2 ans ».
Interrogé sur ce qu’il allait faire désormais que l’affront était lavé, Mr Kohlschreiber a annoncé qu’il irait à la bibliothèque dans l’après-midi emprunter un livre de Marc Lévy, et qu’il regarderait probablement France-Espagne dans la soirée.