C’est une courbe avec le moral à zéro qui s’est présentée en conférence de presse hier matin. Josiane Troudurc, titulaire du poste de courbe de popularité de monsieur Hollande, a laissé exploser sa colère, puis sa détresse face aux caméras. Un constat très dur pour celle qui montait les marches de l’Elysée la tête haute, il y a à peine plus d’un an.
Josiane Troudurc qui es-tu ?
Josiane Troudurc : comment résumer en quelques mots la carrière de celle que Michel Rocard surnommait “la Diva Gueuse” ? A cause d’un père abscisse qu’elle ne voyait jamais, la jeune courbe est élevée par une mère très ordonnée. Elle doit prendre des hormones de croissance à l’adolescence tant elle est petite et plate…Et pourtant : bac scientifique mention très bien, Sciences Po, la minuscule « Jojo » n’en finit plus de monter et se retrouve en un clin d’œil à l’Elysée. On est dans les années 1970, son plein emploi, et ses 200 jobs de courbes de croissance créés chaque année. Josiane, elle, devient courbe de popularité de Giscard, « un mec comme ça » fait-elle en levant le pouce au niveau des 43%. Elle fera tous les présidents jusqu’à François Hollande. Le président de trop ?
Les courbes de Valérie Damidot ont manifesté leur sympathie pour Josiane Troudurc, qui a été leur enseignante à l’Institut Technique des Courbes de Grenoble.
« Pas payée pour ça »
Pour Josiane, la réponse est claire : « je ne me lève pas le matin pour me taper des chutes comme ça…je suis courbe, pas cascadeur ! ». Celle qui avait pourtant géré avec succès la dégringolade de Lionel Jospin (trois jours d’hôpital) a présenté ses multiples fractures devant les journalistes. Au détour d’une question sur son avenir, la conférence de presse a même viré à l’émotion : « Franchement il y a pas mal de hauts et de bas dans la vie d’une courbe mais là je touche le fond », lâche « la Jojo » du bout des lèvres. Et de rappeler, « qu’elle n’a pas eu une gueule comme ça depuis son job de courbe du nombre d’adhérents au Parti Communiste ».
Quelques larmes de covariance coulent le long de son corps en dents de scie. La démission ? « J’y pense tous les soirs mais j’ai espoir de rebondir, il faut juste que les Français m’aident un peu ». Les Français, et l’un d’entre eux particulier. « J’ai proposé à François (Hollande, ndlr) de mettre le Nutella en vente libre. Il m’a dit qu’il y pensait. J’y crois », finit-elle. Le Bilboquet Magazine aussi.
Crédit Photo : Martin Bureau/AFP.