Parvenez-vous à déchiffrer l’écriture de votre médecin ? Si vous répondez par l’affirmative, il y a de grandes chances que vous soyez votre propre médecin. C’est pour lutter contre ce problème de longue date que le Ministère des Affaires Sociales et de la Santé a décidé de frapper un grand coup : si les médecins veulent continuer à exercer, ils devront suivre des stages d’écriture conventionnelle, sous peine de 3 ans de prison avec sursis.
Ici, la plus vieille ordonnance du monde, accessible sur requête au Musée de l’Ordonnance de Maubeuge. Selon les experts, le texte dit « 1 boîte de doliprane 1000g et 3 hexomedil, matin, midi et soir ».
Plan de l'article
Un problème vieux comme la médecine
Les ordonnances illisibles ne datent pas d’hier, ni même d’avant-hier. Les médecins écrivent en effet depuis la nuit des temps en ‘’alphabet des médecins’’, un alphabet ésotérique dont les premières traces sont identifiées dans le Morbihan. Il aura fallu attendre le scientifique français Champollion pour décrypter l’ensemble de signes mystérieux et permettre au commun des mortels de se procurer les bons médicaments. Une découverte souvent méconnue qui explique bien des progrès de la médecine moderne, les gens se contentant auparavant de faire des saignées à défaut de pouvoir comprendre les recommandations des médecins.
5 mois de stages intensifs
A compter de mai 2013, les médecins se verront obligés de suivre 7h de stage d’écriture par semaine pendant au moins 5 mois. Cette formation sera assurée au sein de classes de CP-CE1 qui accueilleront chacune un médecin dont les petits élèves devront bien s’occuper. Les étudiants en médecine ne seront pas épargnés par ces mesures. Une épreuve de calligraphie chinoise et de rédaction à la plume d’oie sera ainsi ajoutée au concours d’entrée en 2ème année, tandis que trois années d’étude en arts de l’enluminure médiévale seront nécessaires pour valider le diplôme final.
Les pharmaciens euphoriques
Thierry Delpente, porte-parole de l’Union Nationale des Pharmacies de France, s’est dit sur un nuage depuis qu’il a appris cette avancée plus que nécessaire : “Les médecins donnent une mauvaise image aux jeunes. Pourquoi un enfant se donnerait la peine d’apprendre à écrire alors qu’il peut devenir médecin sans avoir besoin de le faire ?”. Du côté des pharmacies, on se félicite de pouvoir mettre un terme à une pratique “trop répandue” dans le métier, comme nous l’explique Benoît, pharmacien à Paris : “Quand on arrive pas à déchiffrer l’ordonnance, on donne un médicament au hasard. Si le patient ne revient pas nous voir, soit il est guéri, soit on s’est vraiment planté”.