Gunther Schnurrbart, le génial inventeur du Dragibus noir, est mort cette nuit à 98 ans en emportant dans sa tombe la recette de la confiserie tant convoitée.La production des Dragibus noirs était sous-traitée à la famille Schnurrbart par l’entreprise Haribo depuis 1936 à la suite d’un accord commercial passé entre M.Schnurrbart et Hans Riegel, fondateur d’Haribo.
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« Du dragibus, oui, mais du noir, du noir, du noir ! »
Le mystérieux Gunther Schnurrbart avait créé le bonbon à l’âge de 22 ans, alors qu’il travaillait en tant que commis-confiseur pour Haribo. Après qu’il eut “raté” une fournée de Dragibus rouges, M.Riegel l’avait renvoyé en servant malgré tout les bonbons aux clients, ravis. Les Schwarzendragibus étaient vite devenus la coqueluche de la ville de Bonn. « On ne parlait que du noir, la ville bruissait de noir, c’était en noir qu’on se couchait, en noir qu’on se levait, les femmes en deuil et les curés même en devenaient sucrés et appétissants […]. Du Haribo, d’accord, du Dragibus, oui, mais du noir, du noir, du noir ! », écrivait même Louis-Ferdinand Céline, de passage à Bonn pour aller voir son ami Rudolph Hess.
Bonnois faisant la queue pour avoir un autographe de Gunther Schnurrbart, 1936.
Un véritable amour pour la confiserie
Recontacté par un Riegel réalisant qu’il avait commis “la plus grosse erreur de sa vie”, Schnurrbart avait refusé de revenir à Haribo et passé le fameux accord de sous-traitance. Par la suite, Gunther Schnurrbart a toujours produit le plus célèbre des Dragibus en montant sa propre usine, qu’il faisait tourner avec toute sa famille et une poignée d’employés. Il n’a cependant jamais donné sa recette, pas même à sa femme. Contactée au téléphone elle se rappelle émue et attendrie : « Il me disait souvent qu’il avait deux amours dans la vie : le Dragibus noir, et le football ».
Le dragibus bleu ne suffira pas
L’avenir des Dragibus, et peut-être même d’Haribo, apparaît donc incertain en l’absence de son produit phare, dont un ersatz remplira désormais les paquets. La femme de Schnurrbart prévient : «ce Dragibus noir, c’est du toc, il va vite disparaître! ». Un vide que la marque aurait déjà anticipé en lançant un nouveau Dragibus, le Dragibus bleu. Déjà sous le feu des critiques en Allemagne depuis le succès du livre ‘’Le goût amer du Dragibus’’, (voir notre article), Haribo apparaît donc plus que jamais en danger.