Exclusivité Bilboquet Magazine. Alors que le maire de Nantes Jean-Marc Ayrault semblait avoir la faveur des pronostics, c’est bien l’ancien présentateur de télévision Patrice Laffont qui occupera l’hôtel Matignon.
La nouvelle va probablement en surprendre plus d’un et faire grincer des dents. Alors que les jeux semblaient faits, le tout nouveau président de la République vient de prendre tout le monde de court. En nommant cette personnalité de caractère, appréciée des Français, mais définitivement extérieure au paysage politique traditionnel, François Hollande envoie un signal fort de rupture.
C’est l’intéressé lui-même qui a choisi le Bilboquet Magazine pour un premier entretien sans concession.
Bilboquet Magazine – Patrice Laffont, merci de nous recevoir. Vous nous faites l’honneur de choisir nos colonnes pour annoncer une grande nouvelle aux Français…
Patrice Laffont – En effet. M. Hollande m’a appelé ce matin, alors qu’il était en route pour les célébrations du 8 mai. Il a proposé de me confier la tête du gouvernement. Mon emploi du temps étant un peu light en ce moment, j’ai décidé d’accepter.
« Le président a dû sentir sentir
une certaine grandeur en moi »
une certaine grandeur en moi »
On imagine la surprise que cela a dû être pour vous ! Avez-vous cru à un canular ?
Non. (Il sourit) Je sais que ça peut sembler un peu présomptueux, mais j’ai toujours su qu’il y avait une certaine… grandeur en moi. C’est d’ailleurs pour cette raison que j’ai postulé à la présidence de l’Olympique de Marseille en 2009. Le président a dû sentir cette grandeur. Un canular ? Non. Vous savez, je joue beaucoup au poker [Patrice Laffont ne s’est incliné qu’en huitièmes de finale du dernier Tournoi des Stars de la Baule, après s’être sorti du « groupe de la mort » (Rémi Gaillard, Titoff et Claude Sarraute entre autres) ndlr] et je sais immédiatement si quelqu’un est en train de bluffer. Et Jean-François Hollande ne bluffait pas.
“Patrice Laffont, c’est François Fillon et Dominique de Villepin réunis dans un même blouson en cuir” (Roselyne Bachelot)
… François Hollande. Vous ne pouvez pas nier que votre entrée en politique est aussi fracassante qu’inattendue…
Oui et non. Vous savez, le rôle d’un Premier ministre, c’est de faire cohabiter harmonieusement des personnalités différentes. J’ai réussi à faire travailler ensemble Max Falavelli [« Monsieur Lettres » de 1972 à 1985 dans l’émission Des chiffres et des lettres, ndlr] assez borderline avec l’extrême-droite et Bertrand Renard [« Monsieur Chiffres » depuis 1975, ndlr] qui avait une tête de communiste quand il était jeune. Je suis un fort en tête, une grande gueule, un aboyeur. Quand je présentais Fort Boyard, c’était moi qui encadrais, voire recadrais l’équipe [Personne n’a oublié la claque qu’il administra à un candidat qui n’écoutait pas les consignes, ndlr]. Mon objectif c’est de diriger et d’aider une équipe à atteindre son but, qu’il s’agisse de sept clés ou de la réduction du chômage. Bref, je pense que ma personnalité devrait parfaitement compléter celle de François Normande.
… François Hollande. Vous allez devoir constituer un gouvernement dans les prochains jours. Le président vous a-t-il déjà indiqué des noms ?
Je vais peut-être encore vous surprendre, mais le président m’a entièrement laissé carte blanche pour monter ce gouvernement. A l’instar de ce qui se fait actuellement en Italie, je pense donc m’appuyer sur une équipe d’experts, de techniciens, pour redresser le pays.
« Les Transports pour ma
Rama Yade à moi, Pépita »
Rama Yade à moi, Pépita »
Pouvez-vous nous dévoiler les identités de ces experts ?
Rien n’est encore définitif, hein. Mais aux Finances, un ministère sensible à cause de la crise, je pense nommer Laurent Romejko. Physiquement il ressemble beaucoup à François Baroin, donc les Français ne seront pas trop bousculés. Je l’assisterai évidemment de Bertrand Renard au Budget, ce type compte plus vite qu’un minitel.
Pour l’Intérieur, j’ai pensé à Marie-Ange Nardi : sa coupe de cheveux me fait penser aux femmes flics des séries de TF1, elle fera parfaitement l’affaire. Je pense refiler les Affaires étrangères à Laurent Broomhead parce qu’il a une tête vraiment marrante et que j’adore l’entendre parler anglais. Vous avez déjà remarqué que son nom se traduit « Laurent Tête de Balai » ? Qu’est-ce qu’on s’est marré avec ça (il se marre). Sinon, j’aimerais que le portefeuille des Transports revienne à ma Rama Yade à moi : Pépita, mais je ne sais pas du tout où elle habite et ce qu’elle fait maintenant.
L’environnement sera confié au Père Fouras. Même s’il balançait régulièrement des saloperies dans la mer, je sais que c’est un mec avec une vraie conscience écologique. A la Culture, je vais essayer de convaincre mon pote Michel Sardou, on a écrit des tubes ensemble dans le passé. Pour le ministre des Sports mon choix est clair, c’est Passe-Muraille. Il faut pas croire, le petit salopard court super vite et puis c’est aussi pour le plaisir de le voir remettre un prix à Teddy Riner ! Enfin, l’Éducation, je me la garde, c’est important.
Le titre de votre dernier spectacle (« Je hais les jeunes ») semble pourtant un peu en contradiction avec le programme de François Hollande…
Mon spectacle, c’est de l’humour. Je ne hais évidemment pas TOUS les jeunes. Juste les petits branleurs. On devrait pouvoir accorder nos violons avec François Mitterrand.
… François Hollande.
Qui ça ?
« La dette publique, on va lui régler son compte comme ça, pan !”
Pour aller plus loin
– Un tube coécrit par Patrice et Michel : Mods And Rockers.
– Oui, Patrice voulait vraiment devenir président de l’Olympique de Marseille.
– Ne ratez pas les vidéos du dernier spectacle de Patrice, “Je hais les jeunes”.