Quelle alernative au glyphosate ?

L’utilisation massive du glyphosate, herbicide controversé, suscite de vifs débats en raison de ses impacts potentiels sur la santé et l’environnement. Face aux préoccupations croissantes, agriculteurs, scientifiques et décideurs cherchent activement des alternatives viables. Des méthodes innovantes comme l’agriculture biologique, le désherbage mécanique et l’utilisation de couverts végétaux gagnent en popularité. Des solutions biotechnologiques, telles que les bioherbicides à base de micro-organismes, émergent aussi. Alors que la pression pour réduire la dépendance aux produits chimiques s’intensifie, il faut explorer ces options pour garantir une agriculture durable et respectueuse de l’écosystème.

Les alternatives biologiques et naturelles

L’alternative au glyphosate repose en premier lieu sur les produits de biocontrôle. Ces solutions, basées sur l’utilisation d’organismes vivants ou de substances naturelles, offrent une voie prometteuse pour réduire les intrants chimiques.

Jacques Le Verger, fondateur d’Osmobio, travaille à la conception d’un désherbant naturel, actuellement testé par l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris). L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) n’a pas encore homologué ce produit. Cette innovation pourrait marquer une avancée significative dans la recherche d’alternatives au glyphosate.

Simon Dal Maso, co-fondateur d’APEO, un spin-up de l’Université de Liège (U-Liège), présente un herbicide à base d’huiles essentielles. Cette approche, qui tire parti des propriétés naturelles des plantes, s’inscrit dans une tendance croissante vers des méthodes de désherbage plus respectueuses de l’environnement.

Les entreprises telles que Bayer Jardin Natria, Solabiol, Clairland et Fertiligène contribuent aussi à cette dynamique en produisant des herbicides alternatifs. Leurs initiatives reflètent une prise de conscience accrue des enjeux environnementaux et sanitaires liés à l’utilisation intensive de produits phytosanitaires. Considérez ces solutions alternatives comme des réponses à la question : quelle alternative au glyphosate ? Elles montrent que l’innovation et la recherche peuvent offrir des voies durables et efficaces pour l’avenir de l’agriculture.

Les techniques mécaniques et physiques

L’abandon du glyphosate nécessite l’adoption de méthodes mécaniques et physiques pour le désherbage. Parmi celles-ci, le désherbage électrique se distingue par son efficacité et son innovation.

Désherbage électrique

Développé par l’entreprise Zasso, ce procédé utilise des décharges électriques pour éliminer les mauvaises herbes. La technologie repose sur l’application directe d’électricité sur les plantes indésirables, entraînant leur destruction. Cette méthode se veut respectueuse de l’environnement, évitant l’utilisation de produits chimiques.

Désherbage mécanique

Le désherbage mécanique offre une alternative éprouvée. Il implique l’utilisation de divers outils agricoles pour retirer les mauvaises herbes de manière manuelle ou motorisée. Voici quelques techniques couramment employées :

Bineuse : un outil qui permet de couper les mauvaises herbes au niveau du sol.
Herse étrille : une machine qui arrache les mauvaises herbes par l’action de dents métalliques.
Travail superficiel du sol : une technique qui consiste à labourer légèrement la surface du sol pour déraciner les plantes indésirables.

Ces méthodes, bien que parfois plus laborieuses, offrent l’avantage de ne pas recourir à des substances chimiques, réduisant ainsi l’impact environnemental.

Autres techniques physiques

Le désherbage thermique utilise la chaleur pour brûler les mauvaises herbes. Des appareils spécifiques, comme les lances thermiques ou les désherbeurs à flamme, permettent de cibler les plantes indésirables sans affecter les cultures voisines.

Ces techniques, qu’elles soient mécaniques ou physiques, montrent une volonté d’évolution vers une agriculture plus durable et respectueuse de l’environnement.

herbicide naturel

Les innovations technologiques et agronomiques

Agriculture de conservation

L’agriculture de conservation se positionne comme une alternative viable au glyphosate. Cette méthode repose sur trois piliers : la réduction du travail du sol, la couverture permanente des sols et la diversification des cultures. L’objectif est de préserver la structure du sol et d’améliorer sa fertilité.

Études et recherches en cours

Le Parti vert européen a commandé une étude approfondie sur les méthodes alternatives au glyphosate. François Henriet, attaché scientifique au Centre de recherche agronomique de Wallonie (CRA-W), évoque les avancées dans ce domaine. Selon lui, les solutions doivent être multifactoriales, intégrant à la fois des techniques agronomiques et des innovations technologiques.

Xavier Reboud, coauteur d’une étude sur les alternatives au glyphosate et chercheur à l’Institut national de la recherche agronomique (INRA), souligne l’importance d’une approche intégrée. Les recherches menées par l’INRA mettent en lumière des pratiques combinées de désherbage mécanique et de cultures de couverture.

Réduction des intrants chimiques

Le réseau Dephy, constitué d’exploitations agricoles, a démontré qu’il est possible de réduire de plus de 50 % les intrants chimiques. Ces exploitations pionnières utilisent des méthodes innovantes et des rotations culturales pour diminuer leur dépendance aux herbicides.

Ces initiatives montrent la voie vers une agriculture durable, moins dépendante des intrants chimiques. Les résultats obtenus par le réseau Dephy illustrent la faisabilité de ces pratiques à grande échelle, offrant des pistes concrètes pour une agriculture plus respectueuse de l’environnement.

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